Mercredi 19 juin, la préfecture du Haut-Rhin accueillait une conférence inspirante sur la place des femmes dans les métiers de la sécurité, organisée par l’association Femmes d’Alsace et sa présidente, Christelle Lehry, également conseillère régionale.

Autour de la table : des femmes gendarmes, militaires, policières, agents des Brigades Vertes… mais aussi deux sapeurs-pompiers professionnelles du SIS 68 venues partager leur expérience, leur parcours et leur vision du métier.

En présence notamment de Mme la sous-préfète d’Altkirch Noémie Piakowski, de la députée Brigitte Klinkert, du colonel Pierre Siebert, directeur départemental adjoint du SIS 68, et du délégué militaire départemental, les échanges ont mis en lumière les avancées, les défis encore à relever et la volonté commune de casser les stéréotypes.

Deux parcours, deux fonctions, une même passion

La capitaine Marion Rapior, aujourd’hui à la tête de 1200 hommes, a raconté avec justesse les débuts difficiles dans un univers encore très masculin. À son arrivée dans la profession, il n’existait pas de vestiaire pour les femmes. Si elle souligne le respect et la courtoisie de ses collègues, elle a dû « casser les codes » pour se faire une place :

« J’ai longtemps longé les murs. Il fallait s’adapter aux codes. Aujourd’hui, je fais comprendre qu’on peut être pompier et encadrante comme un homme. Le jour où cela semblera naturel, j’aurai gagné. »

Sa clé : la relation humaine et l’écoute active, qu’elle place au cœur de son management. Pour elle, les femmes ont pleinement leur place dans les SDIS, à tous les niveaux de responsabilité.

La caporale Marie Meyer, quant à elle, est pompier à Mulhouse. Arrivée seule dans son équipe en 2020, elle a dû faire ses preuves, comme toute nouvelle recrue, mais aussi en tant que femme :

« Même épreuves sportives, mêmes compétences, mêmes missions. C’est dur, mais quand on a ce métier dans les tripes, il faut y aller à fond. »

Entrée à 36 ans après un parcours dans le sport et un rêve longtemps mis de côté, elle incarne la ténacité et la reconversion réussie.

« J’ai attendu 20 ans, je n’osais pas. Et puis j’ai tenté le concours à 36 ans. Il n’est jamais trop tard. »

Sur le terrain, elle souligne que le fait d’être une femme peut parfois être un atout, notamment dans les interventions de secours aux personnes ou avec les enfants, où l’approche peut être plus apaisante.

Les autres témoignages ont résonné avec force, démontrant que la mixité dans les métiers de la sécurité progresse.

Toutes ont souligné le chemin parcouru ces dernières années, mais aussi l’importance de faire évoluer les représentations.

Changer les regards, faire évoluer les mentalités

En conclusion, le directeur de cabinet du préfet a rappelé l'importance d’avoir des femmes pour traiter des sujets féminins, mais aussi pour les hommes, celle d’interroger leurs propres biais :

« En tant qu’homme, de quoi ai-je besoin pour confronter mes propres stéréotypes ? »

Ce type d'événement participe à faire bouger les lignes. Merci à nos deux collègues d’avoir représenté le SIS 68 avec professionnalisme, conviction et inspiration.

Photos Justine FUHRER